Cela fait 2 mois que nous sommes au Pérou. Plus exactement à Lima, capitale qui est loin d’être représentative de toutes les diversités du Pérou et de ses habitants.
Pour changer un peu du quotidien nous avons décidés de nous offrir un petit séjour de 3 jours à Huancayo, une ville à 320 kilomètres au sud de Lima. Elle est située dans les montagnes andines du Pérou, ce qui change de la côte polluée où nous vivons.
Nous nous y sommes rendus avec le train « Ferrocarril Central». Nous avons préféré le train au bus pour le paysage : ce train est le plus haut d’Amérique et passe par la deuxième gare la plus haute du monde, Galera.
Départ donc le vendredi 29 octobre à 6h du matin, en classe économique. Sièges confortables, fenêtres assez grandes, table et 2 repas compris dans le voyage. Début du voyage, tout se passe donc très bien. Nous passons par Santa Clara, Chosica 859 m, San Bartolomé 1 513m, Puente Carrion 1 800m, Surco 2 034m, Matucana 2 389m, Tambo de Viso 2649m, puis ça commence à grimper un peu plus, San Mateo 3 215m, Infiernillo 3 300m, Chicla 3 733m… et là je commence à ne pas me sentir bien… vertiges, maux de ventre. La montée continue, Casapalca 4 154m, Ticlio 4 758m, et le fameux tunnel de Galera, 4 781m… nausées, vomissements, maux de têtes comme jamais…c’est ce qui s’appelle le mal des montagnes. Prenez une grosse cuite dans une soirée où vous ne vous amusez pas du tout, cela vous donnera une idée de l’état dans lequel je me sentais ! Je suis habituée aux montagnes de Provence, moi !!!
Dans mon malheur, on a eu la chance, Antho et moi, d’être à coté de Victor, un péruvien d’à peu près 50 ans, qui tout au long du trajet s’est préoccupé de ma santé, en me fournissant des sachets plastiques pour que je vomisse, en me cédant sa place pour que je m’allonge et des remèdes de grands mère pour faire passer le mal…
Bref, je suis restée comme ça jusqu'à que l’on redescende aux environs de Llocllapampa à 3 400m. J’ai eu le temps de prendre quelques photos, que je vous offre avec plaisir :
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Video du pont
(Si les videos ne fonctionnent pas, aller les voirs sur facebook). |
Arrivée à Huancayo, on passe directement à l’auberge « La Casa de la Abuela » où l’on a loué une chambre. Avant même le début du voyage, on avait le pressentiment que la réservation que l’on avait faite par téléphone n’aurait pas était prise en compte. Pressentiment confirmé, on arrive et nos noms ne sont pas inscrits…et oui on commence à comprendre un peu le fonctionnement des péruviens, manque d’organisation et laxisme à l’honneur ! Bon, ils nous trouvent quand même une place dans un dortoir de 6 places…c’est toujours ça. On pose les affaires et on va manger un bout dans un restaurant « La Cabana », en face de l’auberge. On n’a pas très faim mais on reste pour assister à des chants et des danses folkloriques. Superbe ! Antho à même participé !
La preuve en images :
Lendemain matin dès l’aube, nous décidons d’aller nous balader afin de trouver le chemin tous seuls pour se rendre à Huaytapallana, sans guide et groupe touristique. Nous grimpons donc dans un combi en direction de Cochas, un petit hameau. Dans le bus, nous faisons la connaissance de Christian, un habitant de la région, très sympathique qui nous indique par où l’on peut passer et avec quel type de transport. A la descente du bus, nous rencontrons un jeune homme d’à peu près mon âge qui se propose en tant que guide. Nous ne voulons pas avoir à payer guide et surtout nous voulons être seuls pour faire cette découverte. Aucun bus ne fait ce trajet, sauf des bus spéciaux. Pour y aller à pied, il faut près de 4 heures, on n’avait pas prévu cela et l’on n’est pas du tout équipé pour ce type de rando… Antho nous trouve un plan B : on va demander au jeune qu’il nous indique un taxi. On n’en trouve pas un seul à moins de 25 soles. Il est clair que si le taxi est si cher ce n’est pas seulement parce que la route que l’on veut prendre est longue et escarpée, mais surtout parce que l’on est des touristes et que l’on est sensé avoir beaucoup d’argent…
On monte quand même. On traverse des petits villages complètement perdus dans la montagne, comme Cullpa, Acopalca…le dépaysement est total, ici enfin on se sent à l’étranger ! Mamans en habits traditionnels, hommes qui reviennent des champs exténués et noirs de terre, vaches, chiens en pagaille, poules, quelques lamas, de vielles femmes qui ressemblent à des sorcières, regards étonnés et curieux, sourires et grands signes de bonjour de la main…ça fait du bien au cœur.
Arrivés au bas des pics qui touchent les nuages de Huaytapallana. Nous avons le choix ici, tous les chemins mènent vers une richesse du paysage, lacs, sommets enneigés, lieu de rituels chamaniques…Nous rencontrons un groupe de touristes…eh oui, nous voulions être seuls, mais il faut être réaliste…tout ce qui est beau est convoité. Heureusement c’est un petit groupe d’environs 10 personnes, avec seulement des péruviens et péruviennes entre 40 et 60 ans. Ils nous proposent de grimper avec eux pour que l’on repère le chemin et que l’on puisse redescendre seuls. Ce fut une expérience humaine magnifique. Nous sommes tombés sur des gens d’une grande générosité, respectueux de l’endroit où ils sont et d’une extrême gentillesse. Ils se sont comportés avec nous comme si l’on est était de leur famille. Manque de bol, je me suis encore senti mal en grimpant la montagne à 4800 mètres, manque d’air, maux de tête, ect…les femmes du groupe m’ont données à manger des feuilles de coca et un peu de liqueur…au début sceptique, j’ai vite vu le bien que cela faisait sur ma santé.
Une fois au sommet de cette gigantesque montagne après 2h et demi de marche, il commence à grêler…Tout le monde cherche un abri, petites grottes, bâches, parapluies…le temps se gâte…Après quelques minutes, l’éclairci revient, nous sortons tous de nos cachettes, sourires complices aux lèvres de s’être tous retrouvés dans cette galère. Notre petit groupe, décide de rebrousser chemin car beaucoup sont épuisés et craignent de nouvelles intempéries. Antho et moi préférons rester et continuer notre chemin jusqu’au lac du Nevada sur l’autre versant de la montagne. Pour être tout à fait sincère, je n’étais pas trop partante, épuisée par la montée et mes douleurs qui reviennent, je me sentais capable de descendre jusqu'au lac, mais pas de remonter. Je l’ai quand même fait, avec le soutien moral de mon chéri et quelques vivres que nous ont laissé nos amis péruviens.
J’arrête là, la narration de cette journée et vous laisse vous plongez dans les images suivantes pour découvrir ce somptueux paysage :
Nous rentrons avec un bus scolaire rencontré par chance sur le chemin du retour. Malgré le retour à une altitude humaine, je me sens toujours aussi mal. On se dit que mon mal vient peut être d’autre chose que l’altitude. Ne serait-ce pas la « tourista », sorte de grosse intoxication alimentaire ?? A l’heure où j’écris (mercredi 3 novembre), je peux vous le confirmer, je suis au lit dans notre appartement à Lima en sueur, avec des maux de ventre et de tête. Heureusement que j’ai ce qu’il faut pour me soigner.
Tout le long du séjour je n’ai eu aucun appétit, c’est bien la première fois de ma vie où je ne coûte pas cher en bouffe !!!
Les deux derniers jours, nous sommes allés faire le grand marché artisanal de Huancayo. Artisanal, artisanal…ouais, bon si on veut…il faut quand même faire le tri entre les fringues venues de chine et le reste ! J’ai quand même trouvé mon bonheur et quelques cadeaux pour la famille. Nous sommes aussi allés visiter « Torre Torre », le « lac de Nahuinpuquio » et le « Parque de la Libertad », que voici :
J’espère vous avoir bien fait voyager en ma compagnie et que le temps que je prends pour vous faire partager tout ça, vous fait plaisir. J’espère aussi vous voir toujours plus nombreux à être membre de mon blog, ça me donne la motivation d’écrire.
Je vous embrasse tous très fort, prenez soin de vous et à très bientôt !
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