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lundi 17 janvier 2011

Voyage dans le nord du Pérou !!

Le tant attendu article sur notre périple de deux semaines dans le nord du Pérou et en Equateur est enfin arrivé ! Voilà le programme, un peu d’Histoire, pas mal d’anecdotes… et surtout beaucoup de photos !
Bon voyage !

Etape 1 : Cajamarca, la conquise.
·         Architecture coloniale
·        Spécialités culinaires : Le Manjar Blanco (Sorte de caramel au lait à tartiner), le fromage et la truite frite
·         Altitude 2 650 m
·         Nombre d’habitants : 135 000
·         Nombre de jours sur place : 3 jours
 Cathédrale de Cajamarca

Place d'armes


Cette ville est une des plus importantes du Nord des Andes péruviennes.             Sa population est des plus hétérogènes, elle oscille entre tradition et modernité. On y croise de jeunes citadins branchés, comme autant de paysans arborant de grands chapeaux typiques et écharpes colorées. Située prés d’une mine d’or (Yanacocha), la ville est plutôt riche.





Elle ne l’est pas seulement aux vues de sa beauté, mais surtout en référence à sa richesse historique.
Après la mort de l’Inca Huayna Capac en 1525, ses deux fils Atahualpa et Huascar, se disputèrent l’Empire qui s’étendait alors du sud de la Colombie jusqu’au centre du Chili. En 1532, sorti vainqueur de cette guerre, Atahualpa qui se dirigeait vers Cuzco, s’arrêta à Cajamarca près des sources thermales, aujourd’hui appelées « Los Banos del Inca ».
Francisco Pizarro arriva à Cajamarca le 15 novembre 1532, escorté de quelques 160 hommes. La citée était pratiquement déserte ; la plupart de ses habitants se trouvant tous au campement d’Atahualpa. Les espagnols, conscients que les guerriers Incas les dépassaient largement en nombre (entre 40 000 et 80 000 hommes selon les estimations), passèrent la nuit à préparer leurs stratagèmes afin de capturer l’Empereur Incas.
Atahualpa accompagné de quelques 6 000 hommes armés de haches et de lance-pierres, se présenta sur la place principale de la ville. Venant à sa rencontre, le frère Vicente de Valverde lui offrit une bible. L’empereur Incas l’aurait jetée rageusement à terre ; Valverde saisit cette occasion pour lancer l’attaque.
Les Indiens, qui n’avaient jamais vu ni canons ni chevaux, furent terrorisés. Leurs petites haches et leurs lance-pierres ne pouvaient résister à des cavaliers en armure, armés d’épées.  Les indiens furent massacrés et Atahualpa fut fait prisonnier. Les espagnols étaient désormais des conquistadors.


Cuarto del Rescate

Cuarto del Rescate

Cuarto del Rescate

Cuarto del Rescate


Legendes :
-          Cuarto del Rescate ou Chambre de la Rancon : Unique vestige Incas de Cajamarca, c’est ici que Atahualpa constatant la soif de richesse des espagnols, proposa en échange de sa liberté, de remplir cette pièce, une fois d’or et deux fois d’argent soit 6 tonnes d’or et 12 tonnes d’argent (ce qui représenterait au cours actuel prés de 60 millions d’euros).
-          Peinture « Le bucher » : Atahualpa certain qu’il ne serait pas libéré par les espagnols, envoya des messages désespérés à Quito pour être délivré. Les espagnols eurent vent des préparatifs et condamnèrent à mort l’Empereur déchu. Le 26 juillet 1533, il fut conduit sur le centre de la place de Cajamarca pour y être brulé vif. Au dernier moment il accepta le baptême et on lui accorda la mort par strangulation.

Trêve d’Histoire ! Passons un peu aux anecdotes :
Premier jour sur place, nous choisissons une auberge qui nous parait correcte et peu chère, bien que vraiment très sommaire (eh oui nous sommes des voyageurs pauvres…), nous visitons la chambre : douche à l’extérieur et eau froide, mais un lit qui a l’air confortable. Les affaires déposées, nous décidons de passer la journée à visiter la ville. Je fais amis-amis avec des vendeurs de bijoux ambulants près du Cerro San Apolonia.
 Place d'armes
Le but étant bien sûr qu’ils me fassent un bon prix…eh oui je suis comme ça moi avec les vendeurs…Je trouve mon bonheur mais malgré que l’on ait bien plaisanté tous ensemble pendant une demi heure, il me fait un prix pour les touristes…c’est toujours pareil ! Du coup, je me fâche en plaisantant et au bout d’encore 10 minutes je réussis à me faire offrir un bracelet bien mignon. Bien entendu je ne leur achète rien pour les punir de m’avoir annoncé des prix si démesurés, lol !
En marchant un peu plus je rencontre un autre vendeur du nom de José à qui je demande s’il peut m’apprendre quelques points de tressage pour fabriquer mes propres colliers. On parle un peu de nos vies respectives et il en vient à me demander de quelle religion je suis…la question fatale…je lui dis que je n’en ai pas et il reste alors assez choqué de ma réponse.
Je ne vous cache pas que cette journée était éprouvante pour Antho vu qu’il a dû assister à tous mes pseudos cours de bijouterie ! (Voir vidéo Facebook).
On rentre le soir à l’hôtel, et là première mauvaise surprise… en se jetant allègrement sur le lit, on s’aperçoit douloureusement qu’il est dur comme de la pierre ! On observe alors ce qui est la cause de cela et on soulève le drap house, mauvaise idée… le matelas est comment dire… souillé de grosses taches marrons…beurkk !! (Voir vidéo Facebook).
 
Le lendemain, comme d’habitude nous sommes partit faire notre petit tour en solitaires dans les environs de la ville : attirés par la réputation de « Los Banos del Inca », nous nous y sommes rendu avec en tête, un petit bain dans les eaux thermales, sauna et massage. Sauf qu’arrivés sur place, le lieu que l’on pensait être au milieu d’une plaine dans la nature, est en faite un complexe
touristique qui s’est construit autour des bains thermaux en pleine ville ! Un peu déçus…Bref on y rencontre quatre péruviennes avec qui on parle de la France, je peux vous dire que même ici au Pérou, Sarkozy à une mauvaise image !


On pensait pouvoir aussi se baigner dans les bains, mais vu la température de ceux-ci…


Pour finir un petit massage…au début vu la tête et l’allure peu sympathique du masseur, j’ai faillit rebrousser chemin. Mais tout s’est très bien passé comme vous pouvez le constater :


 Le même jour nous sommes allés voir les « Ventanillas d’Otuzco », qui sont en fait des nécropoles pré-incas, qui se composent de sortes de tombes creusées à flanc de colline, d’où le nom de « ventanillas » (petites fenêtres).


Troisième et dernier Jour : le matin nous sommes partis voir le fameux Cuarto Del Rescate, puis l’après midi une superbe promenade à Cumbe Mayo, un site qui comprend des aqueducs pré-incas creusés dans la roche il y a environ 2 000 ans et zigzagant à angle droit sur environ 9 km. Leur utilité reste à ce jour encore un mystère car Cajamarca à toujours été largement approvisionnée en eau. Pour accéder au site il nous a fallu emprunter un microbus. Ce fut un moment assez marquant, le bus était bondé de paysans de la région, portant tous d’immenses chapeaux beiges, des habits colorés bien typiques d’ici, et les femmes toutes vêtues de « manta » (linge pour porter un enfant ou des provisions sur le dos ), et coiffées de tresses. Je ne vous cache pas que les plus dévisagés, c’était nous ! Le bus nous a posé à prés de 2h de marche du lieu, dans une vaste campagne qui avait un faux air de Provence. Dès l’arrivée près du site, nous étions très surpris de la forme des montagnes. Des superstitions entourent ces formations rocheuses érodées qui selon les dires ressemblent à des groupes d’alpinistes drapés de linceuls.









Pour rentrer à Cajamarca, nous n’avons rencontré malheureusement aucun bus. La ville se trouvant à 20 km, on s’est retrouvé un peu embêté… Heureusement, Jorge, un habitant de la région qui passait par là et qui rentrait à la ville nous a gracieusement proposé de nous redescendre…et cela gratuitement ! Ici en général, quand tu es touriste, tu as tous les « chacals » de la région qui pour le moindre service te demande de l’argent…


Etape  2 : Piura, ville carrefour et ville poubelle
Nous nous rendons par obligation à Piura, car c’est la seule ville à partir de laquelle nous pouvons rejoindre les autres villes du nord et notamment l’Equateur. Je ne vous ferais pas de grands discours sur cette ville qui pour moi est poussiéreuse, où la chaleur y est étouffante et où les routes et l’air sont souillés par la pollution.





Etape 3 : Macarà (Equateur), le piège à touriste
Arrivés à la frontière, nous nous retrouvons devant un problème embêtant…Sur le visa qui a été fait à notre arrivée en septembre, il est écrit le nombre de jours autorisés à rester sur le territoire, soit 90 jours, sauf que…la personne qui a écrit le nombre de jour devait être dyslexique car le neuf était écrit à l’envers ! L’employé de la frontière équatorienne a alors longuement hésité à nous faire passer ou à nous faire payer une amende…Heureusement, il a été sympa.





Nous voilà donc en Equateur ! Bon pour tout vous dire on y est resté qu’un seul jour car on voulait  surtout visiter le nord du Pérou. Ce fut seulement 1 jour, mais un jour désagréable…premier constat, tout est très cher et les prix sont en dollars. Deuxième constat, il n’y a rien à visiter dans cette ville. Troisième constat, il fait une chaleur épouvantable. Quatrième constat, en fouillant dans nos sacs, on ne retrouve plus, ni le portable d’Antho, ni les 50 soles que l’on avait glissés au fond du sac, ni ma clé USB de 8GB…après s’être bien énervés pendant une demi-heure on prend le temps de réfléchir et de rassembler nos souvenirs communs pour en arriver au dernier constat flagrant et désolant… c’est la responsable de l’hôtel à Cajamarca qui nous a volé. Oui je sais, il n’y a qu’ici qu’on voit ça…se faire voler par la responsable d’un hôtel !

Etape 4 : Huancabamba, rencontre avec un chaman
·         Spécialité culinaire : le cochon d’Inde
·         Altitude : 1 957 m
·         Nombre d’habitants : 8 700
·         Nombre de jours sur place : 3
·         Particularité : région connue pour ses lacs qui aurait des vertus curatives et ses chamans.
Après ces deux étapes pas franchement amusantes, direction Huancabamba. Un éprouvant trajet en bus de 10 h pour rejoindre ce village reculé des Andes, réputé pour ses « brujos » (chamans) et « curanderos » (guérisseurs), qui vivent et travaillent prés de lacs censés exhausser les vœux ou guérir. Vraiment très peu fréquenté par les étrangers, seuls les péruviens viennent ici pour participer à ces rites de guérison ancestraux.
Arrivés à 3h du matin, nous nous mettons en marche pour trouver un hôtel. Malheureusement, ils sont soit fermés, soit complets, soit très chers pour notre budget…après encore une demi heure d’errance dans les rues désertes de la ville nous trouvons enfin l’auberge  « El San Pedro ». Accueilli par un personnage charmant et serviable, nous nous installons dans notre chambre qui quoi que sommaire, offre des lits confortables et propres, et en plus des prises de courant européennes ! C'est-à-dire qu’ici, dans les coins reculés du Pérou, les installations électriques sont anciennes, on ne peut y mettre que des prises à tiges plates…même les adaptateurs électriques que j’ai acheté avant de partir ne passent pas (20 euros dans le vent !!). Grâce à cette aubaine j’ai pu recharger mon appareil photo pour continuer à vous faire partager notre voyage, c’est pas beau ça… ?
Lendemain matin, nous quittons l’hôtel tôt en direction du centre ville pour récolter quelques informations sur les chamans. Ce n’est pas que nous croyons à ce genre de « sorcellerie », mais ici au Pérou consulter les chamans est une pratique courante, qui remonte à bien avant la conquête espagnole. C’est une tradition qui est prise très au sérieux. Des péruviens de toutes conditions viennent les voir pour toutes sortes de maux, de la migraine au cancer et à la malchance chronique. Ils paient parfois des sommes considérables pour leurs services. La vie amoureuse fait aussi partie des principales interrogations. Bien qu’à la base je n’étais pas très partante pour rencontrer un chaman, je me suis finalement dit que découvrir un pays passe aussi par la connaissance de ses coutumes, et que ce rituel nous permettrait de nous plonger dans le coté exceptionnel de la culture péruvienne.
Arrivés sur la place d’armes, nous demandons des informations sur le moyen pour nous rendre dans la région des lacs. Nous entrons pour cela dans une entreprise de bus où nous sommes accueillis par un vigile des plus désagréables. Nous n’avons pas fait deux pas, qu’il nous arrête pour nous demander ce que l’on fait là…question qui, je vous l’accorde, est pour le moins débile. Même pas le temps de lui dire ce que l’on cherche, qu’il nous conduit à un officier de police en nous demandant notre nationalité. Nous leur répondons que nous sommes français et ils se regardent avec un sourire narquois. Comme quoi par ici ils ne sont pas habitués aux étrangers ! Bref, un homme tout près qui a entendu notre conversation, nous propose alors de nous aider, il se présente comme le directeur d’une entreprise de transports touristiques du nom de « El Pescadito ». Il nous montre fièrement les nombreux taxis et microbus qui passent sur la place et qui lui appartiennent. Il nous explique donc comment se déroule la cérémonie, comment il faut s’y préparer et surtout il nous emmène dans une petite boutique, qui est également un office de tourisme pour que l’on prenne connaissance d’une liste de chamans certifiés, reconnus et conseillés par la municipalité et les habitants. Car on nous explique bien que l’on peut tomber sur des escrocs…Après le choix du chaman, on choisit le lac où l’on veut que se déroule le rituel. Le lac, comme le chaman, se choisissent en fonction de ce que l’on veut leur demander : la « Laguna Shimbe » est réputée pour porter chance et fortune à ceux qui s’y baignent, la « Laguna Negra » quant à elle est visitée par ceux qui sont du coté de la magie noire et qui veulent jeter un sort à leurs ennemis ou en tout cas les garder à distance. Nous avons choisit le chaman, Eleodoro Garcia Gonzales, qui travaille au lac Shimbe. Jésus, le directeur de l’entreprise de bus, nous conduit alors à la maison du chaman. Je vous avouerais qu’en arrivant je n’étais pas très à l’aise… le personnage, calme mais imposant ne semblait pas du tout plaisanter, son air plutôt austère et sa façon de parler quelque peu étrange m’ont fait me demander ce que je faisais là ! Nous passons une petite porte sur laquelle est peint un dessin représentant un chaman et des symboles mystiques.


On entre alors dans une petite pièce sombre où sont entreposés une vingtaine de statuettes et sceptres religieux, tous plus édifiants les uns que les autres. Il m’a semblé que certains d’entres eux paraissaient à des pièces de musées. Et là, moins charmant…il faut parler d’argent…d’après nos renseignements les prix sont très variables, selon le chaman et ce que l’on lui demande, cela peut aller de 180 soles par personnes à plus de 1 000 soles ! Bien évidement cela comprend, une nuit dans sa maison, et les repas. Notre souhait commun est de trouver notre voie professionnelle et d’éviter la malchance, pour cela il nous demande 250 soles chacun. Ce qui en euros représente à peu près 70 euros. Il n’est pas sans dire que 70 euros pour un péruvien de cette condition, c’est une somme énorme. Après s’être mis d’accord, il nous présente notre chambre, dans laquelle il nous conseillera de nous reposer jusqu'à l’heure du rituel. Plus que spartiate, le sol est en terre, le toit est fait de bois sur lequel est accrochée une grosse bâche bleue, et les lits sont en faite des rondins de bois et de vieilles planches sur lesquels sont déposées quelques couvertures. Nous mettons du temps à trouver le sommeil car il n’est que 14h…mais si l’on veut pouvoir être attentifs lors du rituel qui commencera à 1h du matin pour se terminer à 5 h du matin, il faut se reposer…




A  1h, un homme inconnu vient nous chercher. Il s’agit en faite de l’assistant du chaman. Il nous invite à entrer et à s’installer dans la petite pièce. Il nous tend alors deux ponchos, le froid se faisant beaucoup sentir.
Le rituel commence…ils éteignent les lumières et l’un d’eux entonne des chants et des prières mystiques. Je manque rigoler deux trois fois mais je me contiens et finit par essayer de prendre tout ça au sérieux. Au son de ses maracas, il nous demande de danser d’une façon étrange, en donnant des coups de pieds et en élançant nos bras dans le vent, de façon à, comme il le dit « chasser les mauvais esprits ». Au cours de la séance, il nous propose de boire une décoction de plantes hallucinogènes, plus exactement, une décoction de cactus San Pedro. Vraiment pas tenter par le fait de prendre ce qui pour moi est une drogue, j’en bois juste une gorgée pour ne pas casser le rite. Il existe aussi des substances beaucoup plus puissante que le San Pedro, comme par exemple             l’Ayahuasca (« liane de l’âme » en quechua) qui est une décoction de diverses lianes de la jungle, entrainant d’intenses hallucinations et des vomissements. Heureusement ce n’est pas ce qui nous à été proposé.
De temps en temps nos deux hôtes rallument la lumière et nous crachent au visage des onguents tel qu’un liquide orange du nom de « tabu tabu ». Je vous interdis de vous moquez ! C’est le rituel, ce n’est pas de ma faute ! Hormis cela on reste assez stupéfaits quant on les observe réciter leur prières en buvant par le nez des parfums et la décoction de cactus ! Le rituel finit par se terminer, aucune hallucination de mon coté comme du coté d’Antho…nous restons un peu déçu de ne pas avoir eu d’hallucination ou de vision, mais surtout fatigués.




Le lendemain matin, le rituel continu. Nous sommes réveillés à 7 h du matin et conduit à cheval à 2h d’ici pour se rendre au lac Shimbe. La suite du rituel consiste à se baigner dans les eaux glacées du lac et à continuer de danser et de se faire cracher dessus, comme la veille…





De retour en ville, on cherche un bus pour se rendre à Chachapoyas. Malheureusement on est dimanche et ici rien n’est ouvert. Suite à une erreur de ma part en comptant l’argent qu’il nous restait, on se retrouve avec si peu d’argent que l’on ne peut même pas se payer un taxi, la seule banque ici étant fermée le dimanche…Par chance, le gérant de l’auberge « El San Pedro » que je trouvais si sympathique, nous donne l’argent qu’il nous manque ! Le rituel aurait-il fonctionné ?




Dans l’impossibilité de rejoindre directement Chachapoyas, nous devons prendre un taxi qui nous emmène à Jaén. Plus de 8 h passé dans ce taxi sur une route, ou plutôt un chemin, plus que chaotique. Ce fut l’Enfer ! Sans compter que le chauffeur cherchait à prendre le plus de monde possible dans sa voiture qui n‘est faite normalement que pour 5 personnes comme toutes les voitures…Ce qui fait que l’on s’est retrouvés pendant tout le trajet avec 3 personnes devant, 4 à l’arrière, et 2 dans le coffre !!
De Jaén, nous prenons une correspondance pour Bagua Grande, puis un bus pour Chachapoyas. Presque une journée entière pour arriver à destination, soit 14 h !!

Etape 5 : Chachapoyas, ou « Le Peuple des Nuages »
·         Spécialité culinaire : les « Tamales » (purée de maïs enveloppée dans une feuille de bananier) et la « cecina » (plat de porc fumé ou de bœuf)
·         Altitude : 2 335 m
·         Nombre d’habitants : 20 700
·         Nombre de jours sur place : 5 jours


Les Chachapoyas, sont l’une des civilisations les plus mystérieuses du monde. Ils avaient la particularité d’être blond à la peau claire. Mais attention ! Certaines théories, qui se sont avérées complètement fausses je vous l’assure, parlaient même d’un soit disant passage des Vikings au Pérou !! Les guides se faisant un grand plaisir à colporter ces théories fausses, comme également, celle selon laquelle les Chachapoyas avaient les yeux bleus et étaient de grande taille, afin d’étonner et de captiver toujours plus les touristes…Comme beaucoup de peuples conquis par les Incas, celui-ci est mal connu, car les principales sources à leur sujet sont celles qui nous sont parvenues à travers leurs conquérants, incas et surtout, espagnols. Cette civilisation est d’autant plus un sujet d’étude très récent des archéologues.
Vous vous demanderait très certainement pourquoi ils étaient appelés « le peuple des nuages »… Je vous explique : Les Chachapoyas ont vécu dans le Nord du Pérou dans des vallées appelées Gran Vilaya. Cette région est un microcosme à part entière, composée de forêts tropicales de hautes altitudes et de forêts de nuages constamment humides, une anomalie écologique qui donna son nom aux Chachapoyas « peuple des nuages ».
Autre anecdote : les Chachapoyas étaient aussi connus sous le nom de « Guerriers des Nuages ». Féroces, ils exposés souvent les têtes de leurs ennemis comme trophées de guerre. Les Incas eurent du mal à soumettre les indiens Chachapoyas, qui ne furent finalement soumis et intégrés à l'empire qu'après plusieurs longues et difficiles campagnes, dont la dernière vers 1475. Mais même après cette date, ils se rebellèrent souvent.

Les Chachapoyas ont laissés derrière eux de nombreux vestiges de leur civilisation. Pour pouvoir faire un tour simple et assez complet des lieux à ne pas manquer, nous avons décidés de mettre les pieds chez un tour-opérateur. Vraiment pas emballés par cette idée à la base, préférant faire les choses de nous même, sans la contrainte du guide et du groupe de touristes…Nous avons quand même admis que c’était le seul moyen d’accéder à tous les lieux. Nous avons donc choisit un trek personnalisé de 4 jours qui comprenait la visite de Gocta, la 3ème  plus grande cascade du monde (771m), le premier jour.



    


Nous et le chien guide

Nous et le chien guide

Celle de Karajia, un site funéraire perché à flanc de falaise, qui abrite plusieurs groupes de sarcophages de la culture Chachapoyas, dont le plus impressionnant comporte 6 sarcophages de 2 mètres de haut, surmontés de crânes qui devaient être soit des trophées de guerre, soit des sacrifices humains. Les sarcophages étaient au nombre de 8 à l’origine disposés en couples, mais le 3ème et le 8ème  sont tombés suite à des séismes dans la région.  Cette façon d’enterrer ses morts demeure unique au monde. On suppose que seuls les personnes importantes telle que les chamans, les meilleurs guerriers et les chefs avaient droit à un tel enterrement. Les corps étaient placés à plus de 24 m du sol, par ce moyen les Chachapoyas espéraient ainsi leur accorder un lieu de repos protégé. Le lieu ne fut d’ailleurs découvert qu’en 1984. 


Nous et le chien guide



2ème jour, les vallées de Gran Vilaya dont notamment la « Valle Belèn », à l’entrée de Gran Vilaya, et une vallée dans laquelle ont étés découvertes en 2004 des ruines, restes d’une importante métropole du peuple Chachapoyas constituée de cinq citadelles datant de l’époque pré-inca, située à 2 800 m d'altitude recouverte par une très épaisse végétation.  

Nous et le chien guide
gran vilaya
gran vilaya
gran vilaya
gran vilaya






Puis un troisième jour, MEMORABLE ! Nous avons passé ce troisième jour à marcher, de 9h du matin à 17h afin de traverser toutes les montagnes et vallées jusqu'à un tout petit village du nom de Choctamal où le plus invraisemblable nous arriva…Au cours d’une discussion avec notre guide Manuel, il fait une remarque à Anthony concernant sa soi-disant ressemblance avec le célèbre joueur de foot Uruguayen Diego Forlan. Complicité faisant, ils décident tout les deux de faire une blague au gérant de l’auberge où l’on va dormir pour cette nuit, en lui faisant croire que Diego (Anthony) est venu séjourner quelques jours ici histoire de se reposer, avec sa psychologue (la touriste allemande qui nous accompagnait) et son assistante (moi-même…qui dormait bizarrement dans le même lit que lui !). Cette blague qui devait être innocente et tellement grossière que normalement personne ne pouvait y croire, commença à prendre une ampleur démesurée ! Le patron tellement fier de recevoir une star mondiale dans son auberge, ne se posa pas plus de questions et demanda à ses employés de préparer les meilleurs plats à Diego Forlan (Antho). Il s’excusa du manque de propreté et de confort de son auberge et fut au petit soin avec nous !! Il ne manqua pas de demander une photo avec le soi-disant Diego Forlan. Vous pensez peut-être que cela s’est arrêté là… En regardant discrètement par la fenêtre de notre chambre nous nous sommes aperçus que le gérant était en train d’interpeller tout le village ! Il s’en est suivit une séance photos avec petits et vieux, qui aurait pu durer jusqu'à point d’heure si je n’avais pas dit, en bonne assistante de Diego Forlan que je suis, aux habitants rangés en file à l’entrée, que cela devait s’arrêter car Diego était fatigué…lol !
Vous vous demandez sûrement si avant de partir le guide (en photo ci dessous) s’est décidé à dire la vérité…eh bien non ! De peur de s’attirer des ennuis, il a préféré partir sans rien dire. A l’heure où je vous parle, il y a probablement la photo d’Anthony et du gérant qui trône fièrement dans la salle à manger aux yeux de tous et notamment aux yeux des prochains touristes peut-être connaisseurs de football sud américain.

la grande farce
la grande farce



Enfin, nous sommes allés voir le fameux site de Kuelap. Un petit point d’Histoire (J’en entends déjà se dire « Oh non ! Pas encore ! ». Mais si, mais si, un peu de culture ça ne fait pas de mal…on rigolera plus tard les enfants…) :
Kuelap est le vestige le plus connu et le plus impressionnant de l’époque Chachapoyas. Il s’agit d’une citée fortifiée construite à prés de 3 000 mètres, sur 7 hectares.  Entourée de précipices, elle est composée de près de 25 millions de mètres cubes de pierres et aurait, vu du ciel, la forme d’une aile d’oiseau. Elle est construite sur une immense plateforme qui épouse les formes de la montagne, afin que la construction soit antisismique. Elle est également ceinturée entièrement par un rempart massif de 5 à 20 m de haut sur 584 m de long et 120 de large. On y accède par 3 petites portes qui donne accès à un couloir en forme d’entonnoir (3 mètres de large au début, qui se termine sur une porte de 70 cm de large !) suivit d’immenses escaliers, un ingénieux système de sécurité qui forçait les attaquants à entrer en file distincte et un part un. A l’intérieur, 400 bâtiments circulaires sur 3 niveaux.
Ce site est encore très peu visité par les touristes (à l’instar du Machu Picchu), si par hasard j’ai fait naître en vous l’envie de visiter le Pérou, Kuelap est un site à ne pas manquer et qui ne manque pas d’intérêt !!

kuelap
kuelap
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Ces 4 jours, furent l’occasion de grandes discussions avec le guide sur l’Histoire des Incas, la religion au Pérou, la pauvreté…
« Comment se fait-il que 160 espagnols soient venu si facilement à bout de 40 000 Incas ? ». « Ce que très peu de livres nous disent, c’est que les espagnols n’étaient pas seuls, plusieurs tribus autochtones se sont ralliées à eux car ils étaient contre les Incas, comme par exemple les Chachapoyas ».
« Ici, nous sommes très surpris et presque gênés de rencontrer autant de personnes qui ait une religion et qui soit si pratiquantes. On à l’impression d’être mal vu quand on leur dit que nous nous n’avons pas de religion ».    « Je peux vous dire qu’ici beaucoup disent croire et vont tout les jours à la messe, mais ils se comportent mal, ils boivent, frappent leur femme, violent, mentent… Ce n’est pas le fait d’avoir une religion qui fait de toi une personne bien».
« On à l’impression qu’ici les pauvres ont l’air de vivre dans des conditions de vie meilleures que les pauvres de Lima (en référence aux bidonvilles où l’on travaille) ».  « Bien sûr qu’ils vivent mieux ! Ils ont leurs terres, leur maison, leurs bêtes et surtout un air pur ! Beaucoup sont ceux qui partent pour Lima croyant que la vie est mieux là bas tout ça parce que c’est plus moderne. Alors ils vendent tout, leurs terrains, leur maison, les bêtes qui leur servaient à se nourrir…et puis, ils vont à Lima et se retrouvent dans les bidonvilles à faire la quête aux passants, ils perdent tout, même leur dignité...

Etape 6 : Moyobamba, aux portes de la jungle
Vous avez de la chance ! J’en ai marre d’écrire ! Alors je vous propose une narration en photos :
kuelapkuelap











kuelap
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En fin de journée nous avons rencontré un couple de jeunes artisans bijoutier péruviens avec qui on a sympathisé.  Ils devaient prendre le même bus que nous pour se rendre à Chiclayo. Sauf que n’ayant pas été prévoyants pour prendre nos billets de bus, quand nous sommes arrivés le bus était blindé ! Eh oui, c’était jour de vote dans tout le pays, fallait le savoir…Du coup on a faillit rester bloqué à Moyobamba. Heureusement une place s’est libérée dans le bus, mais je vous rappelle qu’on est deux…Antho a donc fait le trajet de 10h à vadrouiller de siège en siège pour finir par se retrouver à coté du chauffeur !

Etape 7 : Chiclayo, retour sur la côte péruvienne
Arrivés à la dernière étape du voyage, nous voulions passer voir le célèbre musée sur le Seigneur de Sipan, mais tout été fermé à cause de ce fameux jour de vote dans le pays. Notre ami François y étant allé quelques mois avant nous, je vous offre ses photos :


















Le couple rencontré à Moyobamba nous a  proposé de passer voir leur atelier en ville, chose que l’on a faite…émerveillé par leur travail (voir dossier « Arte a mano » de Daisy Gonzales dans mon Facebook), j’ai demandé à ce qu’ils m’apprennent quelques points de tissage. L’homme m’a gracieusement offert des semillas (perles de la nature) afin d’avoir un peu plus de matériel pour faire mes bijoux. Je me suis même laissée tenter par une machine de professionels pour graver et faire des trous dans les semillas…





Et à tous ceux qui ont trouvé cet article long…eh bien je leur dit que 2 semaines çà ne se racontent pas en deux lignes ! Même si je sais que certains raffolent de ces longs textes (dédicace à Sylvie!).
Merci encore d’avoir lu cet article et à bientôt pour de nouvelles aventures !

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